A la corbeille

Aux silences pesants de ces soirées d'hiver,
Je répondrai au vent que tu n'entends plus guère.
Dans ton coeur étouffé par ce profond mépris,
Tu laisseras, souillés, mes sentiments meurtris.

J'ai tant de bien à ignorer
Nos nuits d'orage et sang mêlés.

Aux supplices des mots de l'amour envolé,
Je tournerai le dos comme un oiseau blessé.
De ton âme malsaine à tes yeux assassins,
Tu répandras la haine que tu tiens dans tes mains.

J'ai tant de mal à reconnaître
Celui qu'un jour tu as pu être.

Aux regrets plus obscurs d'avoir changé de route,
Je longerai les murs qui façonnent mes doutes.
A ma vue, prisonnier de mauvais souvenirs,
Tu t'en iras jeter ce que j'ai pu t'offrir.

J'ai tant de tristesse à penser
Que tu n'aies de nous rien garder.

A la peur d'affronter ton regard en colère,
Je préfère échapper en restant sous la terre.
Dans un geste vicieux qui te colle à la peau,
Tu détruiras, heureux, tout mon or en cadeau.

J'ai tant de bonheur à connaître
Qu'un jour, je t'oublierai peut-être.

4 novembre 2009